PI : Damienne Provitolo – UMR Géoazur
La connaissance et l'anticipation des comportements humains, individuels et collectifs, sont l'un des leviers essentiels pour accroître la résilience des populations et réduire les pertes en vie humaine. Pourtant, les populations ignorent souvent de quelle façon elles doivent agir ou réagir pour se protéger d'une catastrophe (Cepri, 2013), et si certains comportements s'avèrent adaptés, d'autres malheureusement plus nombreux (Boyd 1981, ISI 2012) se révèlent inappropriés (sidération, fuite vers la zone du danger etc.) voire clairement décalés (curiosité, protection des biens etc.) par rapport aux réactions attendues et préconisées par les acteurs opérationnels (Quarantelli, 2008). Cette méconnaissance partielle n'est pas l'apanage des populations; elle renvoie aussi aux difficultés de la recherche à révéler le panel de comportements véritablement adoptés lors de catastrophe (Crocq 1994), leur enchaînement, leur dynamique et interdépendance (Provitolo et al. 2015).
Dans cette perspective, les défis actuels de la recherche pour assurer la sécurité et de la sûreté des populations sont de progresser dans la compréhension et la capacité à anticiper les comportements humains, individuels et collectifs, et leurs trajectoires spatiales, face à des menaces ou des catastrophes complexes et de toute origine. Le projet Com2SiCa vise à relever ces défis, en apportant des outils qualitatifs et quantitatifs permettant d’anticiper et de gérer de multiples comportements en situation de crise, d’information incomplète, de stress psychologique.
Pour ce faire, Com2SiCa s'affranchit des cloisonnements disciplinaires et articule 3 volets fondamentaux de la connaissance sur lesquels pourront ultérieurement s’appuyer les politiques publiques :
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FINANCEMENT : Peps HuMaIn 2014, 2015, COMUE Idex UCAJedi 2016-2018, ANR 2017-2021
PARTENAIRES :
Pour réaliser ce projet, le consortium, expert de cette thématique, de la modélisation conceptuelle, mathématique et informatique et des méthodes d'enquêtes (observation et expérimentation) rassemble des chercheurs géographes, psychologues, mathématiciens, informaticiens, géophysiciens et des partenaires institutionnels et opérationnels en charge d'assurer la sécurité et la sûreté des citoyens et des territoires.
UCA - UMR Géoazur, Laboratoire Dieudonné, UMR Espace (Eq. Nice et Aix)
Univ. Havre LMAH et LITIS, Univ. Nantes LPPL, Univ. Paris - UMR Géographie-Cités
La rivière Yaqui est le fleuve mexicain le plus important se jetant dans l'Océan Pacifique dans le Golfe de Californie (410 km de long) et représente près de 82 % de la ressource en eau dans l'état de Sonora. Son bassin versant est un des plus vastes d’Amérique centrale. La rivière Yaqui et ses affluents s’étendent sur une large zone désertique très sensible aux changements climatiques. Son écoulement et sa gestion sont au cœur de problèmes d'accès et d’usage de l’eau qui exigent une gestion stricte. Les usages économiques sont liés principalement aux secteurs miniers, agroalimentaires, à l'aquaculture, puis aux différentes communautés habitant l’état. Ces activités économiques produisent ponctuellement ou régionalement des contaminations massives en métaux et en contaminants organiques (pesticides, hydrocarbures, résidus médicamenteux…).
La gestion inadéquate de l’eau et des rejets industriels, source de dispersion de contaminants, produisent des effets néfastes et catastrophiques sur l’environnement et les hommes situés en aval de ces points. Tout au long de la rivière Yaqui, les contaminants sont ainsi disséminés dans les sols, les sédiments, les aquifères et la rivière où ils s’accumulent, et sont transportés ou transformés selon des processus physico-chimiques (transport particulaire, sorption, dissolution) ou biologiques (bioaccumulation et biotransformation).
La rivière Yaqui et son environnement ont fait l’objet d’études ponctuelles sur l’hydrologie, la qualité d'eau et le transfert des pollutions. Elles révèlent des eaux et des sols fortement contaminés et soulignent des risques d’exposition importants notamment pour les enfants. Ce cocktail de polluants est transporté par la rivière jusqu’à l’écosystème côtier qui représente de forts intérêts écologiques, économiques (pêche) et touristiques. La présence de polluants dans cet écosystème a déjà induit des changements (changement de qualité de l'eau, eutrophisation d'écosystème aquatique) et pourrait conduire à des conséquences irrémédiables (destruction d’habitat, extinction de certaines espèces, danger sanitaire…).
Le projet ContaminYaqui propose de renforcer les études préliminaires au travers un projet pluridisciplinaire (allant des sciences fondamentales aux sciences sociales), international (Mexique, Irlande, France), intégratif et innovant de la contamination dans tout le bassin versant de la rivière Yaqui, de l’amont à l’aval jusqu’à l’embouchure :
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PARTENAIRES
PI : Sébastien Migeon, Alexandre Dano – UMR Géoazur
Le long des littoraux fortement urbanisés et bordant une marge continentale étroite et escarpée, l’analyse des aléas géologiques associés aux glissements de terrain sous-marins est cruciale car ces phénomènes peuvent générer des tsunamis dits proximaux dont les temps d’arrivée de quelques minutes à la côte rendent caduque l’utilisation de systèmes d’alerte. Il est donc nécessaire de pouvoir estimer les conditions d’instabilité des dépôts sédimentaires afin de prévoir où et comment un volume de sédiment pourrait être déstabilisé. La zone de l’aéroport de Nice est très affectée par ces phénomènes : elle présente une forte vulnérabilité du fait de son activité (deuxième de France) et de sa localisation directement sur la mer. Depuis 2013, nos travaux ont montré pour la toute première fois que 1) le déclenchement de petits glissements sous-marins présentait des cycles de 6-10 ans au cours des 50 dernières années (Fig. 1) et 2) cette cyclicité serait contrôlée à la fois par l’activité de la nappe phréatique côtière et l’activité sismique (faible mais très récurrente) de la marge Ligure.
Dans le cadre de SUMMUN, nous souhaitons valider l’hypothèse de l’existence d’un couplage entre un endommagement rapide des matériaux sous l’action de la nappe phréatique et de ses résurgences associées et l’action d’une sismicité faible-modérée mais récurrente pour expliquer le déclenchement haute fréquence de petits glissements sous-marins. Pour cela, nous disposons depuis septembre 2016 de l’enregistrement continu de la sismicité et des accélérations du sol qui en découlent sur le plateau continental au large de l’aéroport grâce à l’installation d’un sismomètre câblé (projet PRIMA).
Pour compléter ces données, nous devons obtenir des informations sur l’activité de la nappe phréatique et de ses résurgences associées en mer, le long du plateau continental. Actuellement, il n’existe pas de protocole méthodologique permettant d’obtenir directement ces informations. Nous souhaitons donc développer un protocole de suivi 4D qui sera basé sur l’intégration de plusieurs approches : une auscultation 3D mensuelle de la colonne d’eau avec un système Minibat tracté, une auscultation 1D mensuelle de résurgences spécifiques par mesures CTD, une auscultation 2D de la surface de la mer par télédétection. Enfin, les données d’accélération du sol et d’activité des résurgences seront intégrées dans une modélisation numérique pour aboutir in fine aux conditions de stabilité/instabilité des dépôts sédimentaires au large de l’aéroport et à la possibilité de déclencher un glissement sous-marin.
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PARTENAIRES : Laboratoire Géoazur (UMR7329) et Laboratoire d’Océanographie de Villefranche (UMR7093)
UMR Géoazur
Campus Azur du CNRS
250 rue Albert Einstein
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+33 (0)483 618 500