(English version below)
Cette rencontre témoigne de l'impact scientifique profond laissé par Gaia, mise hors tension le 27 mars 2025, après plus d'une décennie d'opérations sans failles. Son héritage scientifique continue de changer notre compréhension de l'Univers et nourrit la recherche scientifique de l’Observatoire de la Côte d’Azur dans tous les domaines.
Mission emblématique de l'ESA lancée en Décembre 2013, Gaia a révolutionné l'astrophysique en produisant une carte tridimensionnelle sans précédent de la Voie lactée. En cartographiant avec une précision extrême les positions, distances et mouvements de près de deux milliards d'objets célestes, elle a permis de découvrir des fusions galactiques anciennes, de nouveaux amas stellaires et des milliers d'exoplanètes et de trous noirs. Les données de Gaia ont non seulement révolutionné la vision de notre Galaxie, mais elles ont aussi ouvert de nouvelles possibilités à l’étude des objets du Systéme Solaire et de l’Univers lointain. . Tout cela, avec seulement 25% des données exploitées pour le moment. Les futurs catalogues, avec une quatrième livraison de données prévue en 2026 et la publication finale à l'horizon 2030, promettent un élan scientifique plus important encore.
L'arrêt de Gaia a nécessité une approche délicate en raison de la complexité de ses systèmes redondants, conçus pour résister aux conditions hostiles de l'espace. Son placement sur une orbite de retraite autour du Soleil réduit les risques d'interférence avec d'autres missions et témoigne de l'engagement de l'ESA en faveur d'une gestion responsable des débris spatiaux. L'équipe de contrôle a désactivé avec soin chaque sous-système avant de corrompre délibérément le logiciel de bord, garantissant que Gaia ne pourra pas se réactiver. Cet adieu technique, bien que poignant, souligne la durabilité de son legs scientifique : Gaia continue de guider les futures explorations et d'inspirer la communauté astrophysique mondiale.
Paolo Tanga est astrophysicien au Laboratoire Lagrange de l'Observatoire de la Côte d'azur (Université Côte d'azur, CNRS) , responsable du projet Gaia au sein de l'Observatoire de la Côte d'azur, responsable du traitement des observations du Systéme Solaire dans le Data Processing and Analysis Consortium (DPAC) de la mission et membre du DPAC executive.
This meeting reflects the profound scientific impact left by Gaia, which was decommissioned on March 27, 2025, after more than a decade of flawless operations. Its scientific heritage continues to change our understanding of the Universe and feeds the scientific research of the Observatoire de la Côte d'Azur in all fields.
ESA’s flagship mission launched in December 2013, Gaia has revolutionised astrophysics by producing an unprecedented three-dimensional map of the Milky Way. By mapping with extreme precision the positions, distances and movements of nearly two billion celestial objects, it has revealed ancient galactic fusions, new star clusters and thousands of exoplanets and black holes. Gaia’s data has not only revolutionized the way we see our Galaxy, but it has also opened up new possibilities for studying objects in the Solar System and the distant Universe. . All this, with only 25% of the data exploited at the moment. The future catalogues, with a fourth data delivery in 2026 and final publication by 2030, promise even greater scientific momentum.
The shutdown of Gaia required a delicate approach due to the complexity of its redundant systems, designed to withstand the hostile conditions of space. Its placement in a retreat orbit around the Sun reduces the risk of interference with other missions and demonstrates ESA’s commitment to responsible space debris management. The control team carefully disabled each subsystem before deliberately corrupting the on-board software, ensuring that Gaia will not be able to reactivate. This technical farewell, while poignant, underlines the sustainability of its scientific legacy: Gaia continues to guide future explorations and inspire the global astrophysical community.
La capitale azuréenne inscrit son nom dans le ciel : un astéroïde porte désormais le nom de "Nice". À l’origine, une proposition faite par Patrick Michel, astrophysicien et directeur de recherche à l’Observatoire de la Côte d’Azur*, de rebaptiser l’astéroïde double initialement désigné "2003 HB6" en "(326732) Nice". Une proposition validée par l’Union astronomique internationale (UAI), l’institution chargée de nommer et répertorier les objets célestes.
Ce choix ne doit rien au hasard. L’objectif est de valoriser la ville et les scientifiques travaillant et ayant travaillé à l’Observatoire de la Côte d’Azur, dont les contributions à la recherche astronomique sont reconnues à l’échelle mondiale.
Parmi les nombreux projets autour des astéroïdes impliquant les équipes de chercheurs de l’Observatoire de la Côte d’Azur : le traitement des observations du Système Solaire recueillies par la mission Gaia de l'Agence Spatiale Européenne - sous la responsabilité de Paolo Tanga, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur*. Quelques 350 000 astéroïdes ont été observés par le satellite Gaia avec une précision jusqu’alors inégalée. Parmi eux, « (326732) Nice » a été vu 31 fois. Ces observations nous permettront sans doute d'en savoir plus sur cet objet qui porte le nom de la ville azuréenne.
Par ailleurs, l’astrophysicien Patrick Michel est le Responsable scientifique de la mission Hera de l’Agence spatiale européenne. Cette mission a pour objectif d’analyser une lune d’astéroïde et les conséquences de l’impact de la sonde DART de la NASA sur ce petit corps, la sonde ayant percuté le second de ce système double en 2022, dans le cadre du premier test de déviation d’astéroïde.
Cette expertise fait de l’Observatoire de la Côte d’Azur un acteur-clef dans la cartographie du ciel et dans les stratégies de défense face aux menaces que peuvent représenter les astéroïdes qui croisent la trajectoire de la Terre, appelés géocroiseurs.
Découvert le 25 avril 2003 à l’Observatoire de Lowell (Anderson Mesa, Arizona) dans le cadre du relevé du ciel "LONEOS", l’astéroïde « (326732) Nice » est un système double, similaire à celui qui sera exploré par la mission Hera, composé de deux corps célestes, dont le plus grand mesure environ un kilomètre de diamètre.
Contrairement à « 2024 YR4 » - un astéroïde récemment médiatisé en raison d’un risque d’impact avec la Terre initialement non nul puis annulé grâce aux nouvelles observations effectuées - « (326732) Nice » ne représente aucune menace.
Ainsi, bien que cet objet céleste s’approche régulièrement de la Terre, sa trajectoire ne croise jamais la trajectoire de notre planète. Désormais, la ville de Nice ne se contente plus d’observer le ciel : elle inscrit son nom dans l’immensité du cosmos.
*Patrick Michel et Paolo Tanga sont astrophysiciens au Laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur, Université Côte d’Azur, CNRS.
En savoir plus :
Chercheurs à l'Observatoire de la Côte d'azur, Paolo Tanga astronome et Patrick Michel, directeur de recherches CNRS impliqué dans diverses missions spatiales échangent autour des astéroïdes :
https://www.youtube.com/watch?v=9IvzXp4v8X0
Six conférences grand public proposées par l'Observatoire de la Côte d'Azur, en collaboration avec la délégation à la culture scientifique de la Ville de Nice. Retrouvez chaque événement sur l'agenda de l'Observatoire : www.oca.eu/agenda et sur nos réseaux sociaux.
Accéder à la version PDF : Programme2024.pdf
Le 19 décembre 2013, le satellite Gaia décollait du centre spatial de Kourou en Guyane. Après 10 ans et plus de 10 000 articles publiés, l'activité scientifique générée par le satellite Gaia a changé la vision du ciel et de l'astrophysique. Les données récoltées seront encore étudiées par les futures générations de chercheuses et chercheurs. Pour marquer ce jour anniversaire, nous avons rencontré Paolo Tanga, astronome au laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d'Azur - Université Côte d'Azur - CNRS) et Marjorie Galinier, doctorante au laboratoire Lagrange, pour qu'ils nous parlent des données récoltées par le satellite Gaia au sujet des astéroïdes. Un aspect parmi tant d'autres que cette mission va mermettre de faire évoluer.