Encore trop souvent, les systèmes d’alerte tsunami échouent à estimer correctement la hauteur de cette grande vague générée par des déplacements du fond de l’océan.  Une estimation précise doit être réalisée avant que le tsunami ne déferle sur les côtes voisines et parfois même lointaines. Dans le cas du séisme de Tohoku (Japon) de 2011, le danger a ainsi été particulièrement sous-estimé de près d’un facteur 10, tandis que lors du séisme de Palu (Indonésie) en 2018, l’alerte aussitôt déclenchée a été annulée. A chaque fois, la donnée pertinente, la mesure de hauteur de vague, était manquante au moment ou à l’endroit critique. Les systèmes de mesure des tsunamis (tsunamimètres) sont très coûteux et restent donc très rares.

Ce projet, à la frontière de la géophysique et des sciences du spatial, a donc pour objectif de mettre au point et de tester le prototype d’un dispositif dédié à la mesure des tsunamis en plein océan, là où ils sont particulièrement difficiles à détecter mais aussi bien avant qu’ils n’arrivent sur les côtes. Le prototype sera basé sur la technologie GPS/GNSS et sur les développements menés conjointement au laboratoire Géoazur et à l’Institut de Physique du Globe de Paris sur une méthode innovante de mesure des tsunamis, basée sur leur signature dans l’ionosphère. Cette couche ionisée de la haute atmosphère est particulièrement sensible à la propagation des tsunamis tandis qu’elle perturbe fortement les ondes radio émises par les satellites GPS et plus généralement GNSS (GPS, GLONASS, Galileo …).

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Empreinte d’un tsunami dans l’ionosphère (couleurs) superposée à un modèle de hauteur de vague (niveaux de gris)

Coordination : Lucie Rolland

Partenaires : Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), Geoforschung Zentrum (GFZ), Boise State University (BSU)